Une cité lacustre ?

Une flottille de pavillons et de jardins pris dans un réseau de canaux et de pontons : tels sont les projets de développement des petites villes balnéaires de Gárdony et Agárd, au bord du lac de Velence, exposés actuellement au Centre d’architecture FUGA.
Bien que l’exposition ne livre guère de détails, il semble s’agir de réflexions réellement en cours plutôt que d’exercices d’étudiants, à en juger par la similitude des projets : une partition orthogonale jouant sur l'équilibre entre jardins et habitat, canaux et pontons ; un panachage de chalets et bungalows à l'architecture sobre et contemporaine privilégiant le bois... le tout sans aucun pilotis. Un village de vacances flottant inspiré du vieux rêve des cités lacustres, troquant l'insularité contre la continuité de l'espace public.    
À mi-chemin entre Budapest et le lac Balaton - le plus grand d’Europe - , le lac de Velence (Velencei tó) s’étire sur une dizaine de kilomètres ; sa pointe sud-ouest, aux contours incertains et marécageux, et sa côte nord-ouest montagneuse ont été préservées de l’urbanisation. Peu profond et en partie gagné par les roseaux, le lac est entièrement pris par les glaces lors des hivers rigoureux, comme ici en février 2011 : un miroir bucolique battu par les vents, paradis  des randonneurs, cyclistes, hockeyeurs, kite-surfeurs et autres chars à voile.
Eté comme hiver il recèle donc un potentiel touristique évident, qui a fait la réputation des villes de Velence, sur sa pointe nord-est, et de Gárdony et Agárd le long de sa côte sud, hauts lieux de villégiature encadrés de champs mais dépourvus de réel centre-ville, au sens spatial comme économique...

Les projets en cours auraient le mérite de redynamiser l'économie locale en attirant une clientèle plus huppée, et en prenant le contre-pied d'hôtels construits çà et là sur la rive sans aucun souci de qualité architecturale et environnementale.  

Centre d'architecture FUGA, Petőfi Sándor u. 5, 1052 Budapest